
Changer le mode de vie de son cheval au gré des saisons est quelque chose de courant. Mauvais temps, terrains abîmés, manque de place, les raisons sont nombreuses. Nous le savons pourtant, les chevaux sont des animaux routiniers et chaque changement a un impact sur leur santé. Des chercheurs se sont donc penchés sur la question. Comment est-ce que le changement du mode de vie, au sein de la même infrastructure et/ou dans le même groupe, peut impacter le stress du cheval ?
Tout d’abord, avant de procéder à la suite, si ce n’est pas fait, je vous invite à lire l’article sur le stress qui vous explique comment celui-ci peut être quantifié et comment il peut impacter le cheval.
Le mode de vie du cheval
Les chevaux ont besoin de contact social. Malheureusement, la vie en box les prive de ce besoin. Cela peut entraîner un rythme cardiaque élevé, des tics, des problèmes de régulation des sucres, ou un dérèglement endocrinien. Ce dernier résulte d’un dysfonctionnement de l’axe hypothalamus-hypophyse. Tous ces déséquilibres affaiblissent leur système immunitaire, les rendant vulnérables aux infections.
De ce fait nous pensons que la vie au pré en groupe leur convient. Cela permet à chaque cheval de vivre paisiblement, sans subir le stress lié à la vie en box. Cependant, ce n’est pas toujours le cas. L’équilibre au sein du groupe doit être parfait et stable. Par conséquent, des chercheurs ont analysé comment plusieurs modes de vie pouvaient impacter les réponses de stress chez le cheval, que ce soit d’un point de vue hormonal, immunitaire ou comportemental. En effet, lorsque le cheval est stressé, cela diminue le bon fonctionnement de son système immunitaire en modifiant les taux des globules blancs (notamment lymphocytes et neutrophiles).
L’étude s’est déroulée ainsi :
Première partie :
- 15 chevaux, hongres de 2 et 3 ans
- Ils sont tous nés et ont grandi à l’élevage dans lequel l’étude a eu lieu. Ils vivent tous ensemble dans un pré de 2 hectares environ
- 6 semaines avant le début de l’étude, ils ont eu accès à l’herbe H24 (et à de l’eau fraîche évidemment)
- Lorsque l’étude a commencé, les chercheurs les ont divisés en deux groupes de 7 et 8 chevaux respectivement. Ils les ont transférés dans des parcs inconnus de deux hectares chacun.Les deux groupes n’avaient aucun contact physique ou visuel. Ils avaient tous accès à de l’herbe et de l’eau
- Les groupes ont été choisis de sorte qu’ils soient équitables par rapport à la hiérarchie installée lorsqu’ils étaient tous mélangés
- Ils sont restés séparés 8 jours pendant lesquels les chercheurs ont collecté les données, avant de les remettre dans leur parc original tous ensemble

Deuxième partie :
8 semaines après les avoir remis tous ensemble :
- Le même groupe a été séparé, mais il ne restait que 12 chevaux, 3 ont été vendus entre-temps Cette fois, les chevaux ont été mis dans des box de 3,2 m sur 3,5 m avec des barreaux entre chaque box permettant un contact social. Les chevaux avaient foin à volonté et de l’eau (bah oui toujours) En plus, cette fois-ci, les chevaux avaient aussi trois repas de grain, repas adaptés à chaque besoin du cheval Après la première semaine, les chevaux étaient lâchés par groupe de 6 pendant 30 min
- dans le manège, leur permettant de jouer et de bénéficier de contacts sociaux
- À partir de la deuxième semaine, les chevaux étaient longés