La piroplasmose, souvent appelée « piro », est une maladie parasitaire touchant de nombreux chevaux, et sa prévalence semble augmenter chaque année. Augmentation du nombre ou du diagnostic, dure de savoir. En attendant, dans cet article, nous allons explorer les causes de la maladie, ses symptômes, les méthodes de diagnostic, ainsi que les traitements et conseils pour limiter les risques de rechute. Je vous donnerai également des solutions pratiques pour lutter contre les tiques, vecteurs principaux de la maladie. Et enfin, je vous parlerai des compléments que vous pouvez utiliser pour renforcer l’immunité de votre cheval. Mais attention, certains sont à éviter lors des phase aiguë de la maladie !
Comme cet article est assez complet, je vous invite bien évidemment à le lire dans son intégralité. Toutefois, si seulement une partie de l’article vous intéresse, vous pouvez cliquer sur le titre ci-dessous afin d’y être dirigé directement.

- Qu’est-ce-que la piroplasmose ?
- Quelles sont les causes de la Piro ?
- Comment la piroplasmose est-elle transmise ?
- Comment enlever une tique en toute efficacité ?
- Les symptômes
- Comment la diagnostiquer ?
- Quels sont les traitements et les risques de rechute ?
- Comment accompagner son cheval atteint de Piro ?
- Prévenir la piroplasmose en renforçant l’immunité
- Comment combattre les tiques ?
- Que penser du Butox ?
Qu’est-ce-que la piroplasmose ?
La piroplasmose, qu’on appelle en langage courant la piro, fait partie des maladies dites Piro-likes. Ces maladies aux symptômes similaires inclues: l’ehrlichiose, la borréliose, la leptospirose et l’anémie infectieuse équine.
Quelles sont les causes de la Piro ?
La piroplasmose est causée par deux protozoaires parasites : Theileria equi (Théléria) et Babesia caballi (Babésia). Ces parasites infectent les globules rouges du cheval, entraînant leur destruction et provoquant une anémie. La majorité des chevaux infectés restent porteurs du parasite à vie, bien que certains infectés par Babesia caballi puissent développer des anticorps et éliminer le parasite.
Comment la piroplasmose est-elle transmise ?
La plupart du temps, c’est par le biais de tiques que les parasites engendrant la piro seront transmis au cheval. Mais les tiques ne sont pas les seuls vecteurs capables de transmettre la piro. En effet, celle-ci peut être transmise via le sang comme par exemple :
- Une mauvaise hygiène comme l’utilisation d’une aiguille pour deux chevaux
- Soigner la plaie de deux chevaux avec le même coton
- Une transfusion sanguine
- Des vétérinaires ont également reporté des cas de poulains ayant acquis la maladie via le placenta.
D’après les recherches menées par Pirogo-tick, il semblerait qu’une tique doive rester accrochée plus de 24 heures pour transmettre la piroplasmose. Bien sûr, il existe des exceptions, et les études sur le sujet sont encore en cours. Cela dit, une surveillance attentive de votre cheval, accompagnée d’un retrait régulier des tiques, permettrait de réduire significativement le risque d’infection. En inspectant soigneusement votre animal chaque jour, vous augmentez vos chances de détecter et d’éliminer les tiques avant qu’elles ne puissent transmettre la maladie.
Comment enlever une tique en toute efficacité ?
Pour retirer une tique sans danger, il est important de comprendre comment elle s’accroche. Lorsqu’elle pique, la tique insère dans la peau un organe appelé hypostome, muni de crochets, ainsi que des pièces buccales appelées palpes. Ces structures s’ancrent solidement dans la peau, créant un effet de « non-retour », ce qui rend le retrait délicat. Contrairement à certaines idées reçues, il n’est pas toujours nécessaire d’utiliser une pince spéciale de type « crochet tire-tique ». En réalité, une simple pince fine ou vos doigts (avec précaution) suffisent, à condition de bien s’y prendre. Il faut faire tourner doucement la tique d’environ un quart de tour, ce qui aide à désengager ses crochets, puis tirer lentement vers l’arrière pour la retirer entièrement. Il est crucial de ne pas comprimer l’abdomen de la tique pendant le retrait pour éviter toute régurgitation de salive potentiellement infectée. Ensuite, désinfectez bien la zone de piqûre.
Vérifiez bien évidemment toujours que vous avez enlevé la tête de la tique. Laisser la tête ne peut pas engendrer de maladies piro-like, mais cela peut créer d’autres infections.
La Piro peut-elle être transmise entre chevaux ?
Si une tique male mord un cheval atteint de piro, elle peut ensuite la transmettre à sa prochaine proie sous plusieurs conditions, notamment le cycle de vie dans lequel est la tique. Une fois à l’intérieur de la tique, les parasites pourront éventuellement être transmis aux œufs que la femelle tique pondra. Des tiques naîtront donc avec la piroplasmose et pourront la transmettre aux animaux qu’ils mordront.
Quel est le temps d’incubation et quels sont les symptômes ?
Le temps d’incubation de la maladie est de 10-30 jours, chaque année 5-10% des chevaux atteints meurt de la piro. C’est pour cela que certains pays n’ayant encore recensé de cas refusent l’entrée sur leur territoire de chevaux atteint de la piro.
Les symptômes de la piro
- Fièvre
- Muqueuses pales
- Anorexie
- Léthargie
- Anémie
- Colique ou Diarrhée
- Perte de performance
- Perte de forme
- Perte de poids
- Avortement
- Œdème
- Augmentation du rythme cardiaque et respiratoire
- Mal fonction des organes créant des symptômes différents suivant l’organe atteint
Dans les formes graves, la maladie peut entraîner la mort du cheval en 24 à 48 heures. Les chevaux porteurs de la maladie peuvent aussi développer des symptômes plus subtils, comme une fatigue chronique ou des troubles de performance, surtout après un stress intense ou un effort physique. Comme vous pouvez le voir, les symptômes sont très nombreux, il peut donc être difficile de détecter la piro.
Comment la diagnostiquer ?
Tous les symptômes peuvent être similaires à d’autres maladies il est donc important de s’assurer que le cheval n’est pas atteint d’une autre maladie. Si votre cheval ne présente qu’une anémie sans autres changements sanguins, il n’a probablement pas la piro !!! Beaucoup de maladies peuvent créer une anémie. D’ailleurs, c’est le cas d’une simple infestation parasitaire ou encore d’ulcères gastriques à un stade avancé.
Le diagnostic de la piroplasmose nécessite une prise de sang. Les vétérinaires examineront les globules rouges sous microscope pour rechercher les parasites. Des tests sérologiques, comme la recherche d’anticorps ou d’antigènes spécifiques, peuvent aussi être réalisés. Cependant, ces tests ne sont pas toujours fiables, surtout dans les cas chroniques ou lorsque la maladie est peu active. La confirmation peut prendre du temps, car certains tests reviennent négatifs, même en présence du parasite.
Certains chevaux sont aussi des porteurs sains, c’est-à-dire qu’ils présenteront la maladie sans pour autant être malade. Malheureusement, il n’est pas inhabituel de traiter directement ces chevaux contre la piro s’ils ont une baisse de forme ou une anémie.
ATTENTION : très peu de laboratoires sont dotés du matériel et connaissances nécessaires pour effectuer ces tests qui reviennent souvent négatifs malgré la présence du parasite qui est passé inaperçu.