
Et si nos interactions avec les poulains pouvaient impacter leur génétique pour le restant de leur vie ? Aujourd’hui, nous allons parler de l’épigénétique.
Voici article co-écrit avec Mel’Ekine que je trouve passionnant. C’est un sujet très peu abordé, alors le voici rien que vous ! Je pense qu’il vous fera réfléchir à beaucoup de choses !
L’épigénétique, c’est quoi ?
L’épigénétique étudie comment des facteurs extérieurs peuvent modifier l’activité de nos gènes sans changer leur structure. Ces changements peuvent influencer la façon dont notre corps fonctionne et même être transmis aux générations suivantes.
Les mécanismes épigénétiques vont agir en fonction des gènes et de l’environnement. Ils vont réguler l’expression d’un gène sans le modifier.
En gros, les mécanismes épigénétiques peuvent empêcher un gène d’être exprimé.

Pour visualiser : Vous avez un certain nombre de vêtements dans votre armoire (votre bagage génétique), et en fonction du temps dehors (l’environnement), vous allez utiliser tel vêtement, et ne pas utiliser tel vêtement (mécanismes épigénétiques). Les vêtements que vous ne portez pas restent dans votre armoire, mais vous ne les utilisez juste pas. Les gènes ne sont pas modifiés, ils sont silencieux). Cet exemple est un peu grossier, c’est évidemment beaucoup plus complexe et nuancé que cela.
Quelques exemples
Des études ont montré que des situations de fort stress précoces induisaient des modifications épigénétiques qui réduisaient la régulation physiologique du stress chez des humains et des rats.
Les sujets peuvent présenter alors des comportements anxieux qui persistent tout au long de leur vie dû à ces « défauts » de régulation du stress, et être plus vulnérable à certains troubles.
On sait qu’il existe une période de vulnérabilité en début de vie qui est plus propice à des modifications épigénétiques en fonction des évènements, qui vont impacter la santé et le comportement du sujet une fois adulte.
L’environnement commence dès la conception, l’alimentation et le mode de vie de la mère pendant la gestation auront des effets sur les mécanismes épigénétiques du sujet pour le reste de sa vie et donc de sa santé physique et psychique.
Mais quel rapport avec les chevaux ?
On y vient !
Il n’y a pas de recherches faites sur les chevaux, donc rien d’avéré mais cela peut être des pistes de réflexion :
Les premières expériences de vie impactent alors le phénotype d’un sujet. Elles vont impacter comment son génotype (son patrimoine génétique) va s’exprimer. Nos interactions avec les poulains (et avec la mère pendant la gestation) ne vont pas impacter les gènes directement, mais peuvent impacter leur expression.
Quels pourraient être les conséquences épigénétiques sur le tempérament et la santé d’un poulain ?
voici quelques questions sur lesquels nous pouvons réfléchir. Que se passe t-il lors :
- d’un sevrage brutal ou prématuré ?
- de l’isolement d’un cheval qui a besoin d’interactions avec les autres ?
- Lorsque les besoins fondamentaux ne sont pas respectés ?
- d’un débourrage avant que le poulain ne soit prêt ?
Ça peut aussi nous pousser à réfléchir à la façon dont on pourrait être plus indulgent avec les chevaux dont nous ne connaissons pas le début de vie et qui présentent des défenses démesurées.
d’ailleurs, saviez-vous que de nombreux chevaux développent des tics lors du sevrage ? La plupart du temps, il les garderont toute leur vie. Nous savons désormais que les chevaux qui tiquent pendant plusieurs années ont une modification au niveau du cerveau. Mais est-ce que l’épigénétique aurait aussi quelque chose à voir là-dedans ?
Pour en savoir plus sur les tics, c’est par ici.
