L’utilisation de slowfeeders : bonne ou mauvaise idée ?

Slowfeeders pour chevaux

Il n’y a pas si longtemps, le filet à foin était un accessoire qu’on sortait de nos malles de stockage pour transporter un cheval ou pour l’occuper et le nourrir pendant une journée de concours.
Mais aujourd’hui, son utilisation est de plus en plus fréquente – tout comme celle de ses cousins, le coffre à foin et les hay-toys. Ces nouveaux équipements, censés améliorer la santé de nos chevaux, sont appelés slowfeeders. Mais connaissons-nous réellement leur impact sur le comportement alimentaire et la santé musculosquelettique du cheval ? La science s’y intéresse de plus en plus depuis quelques années.
Petit tour d’horizon de ce nous savons à ce jour !

Comme cet article aborde de nombreuses questions concernant les slow-feeders, je vous invite bien évidemment à le lire dans son intégralité. Cependant, si un chapitre précis vous intéresse, vous pouvez y accéder directement en cliquant sur le titre ci-dessous.

  1. Le comportement alimentaire naturel du cheval
  2. Les différents types de slowfeeders
  3. L’impact des slowfeeders sur la durée d’alimentation et sur la quantité d’aliment ingéré
  4. L’impact des slowfeeders sur le comportement du cheval
  5. L’impact des slowfeeders sur la santé musculosquelettique
  6. Impact sur les hormones
  7. Slowfeeder et sécurité
  8. Conclusion

Le comportement alimentaire naturel du cheval

Avant de rentrer dans le vif du sujet, rappelons-nous les points importants du comportement alimentaire du cheval à l’état naturel. Le cheval est un animal des steppes, il est adapté à une alimentation relativement pauvre. Il passe entre 14 et 16 heures par jour à rechercher et ingérer sa nourriture, voire plus si les ressources sont rares. Pendant ce temps, il se déplace en continu d’un pas très lent, un antérieur avancé, la tête au sol.

On sait aujourd’hui que le sentiment de satiété chez le cheval est principalement lié à la quantité de fibres qu’il ingère et qui remplissent son intestin. Ce besoin en fibres dépend surtout du poids corporel, mais aussi de la forme de la cage thoracique et donc de la place disponible pour le système digestif.

Le cheval répartit sa prise alimentaire entre 6 et 13 repas plus conséquents dans la journée. Cela veut dire que sur une durée de 24 heures, le cheval passe rarement plus de 4 heures consécutives sans repas à proprement parler. Le restant du budget temps consacré à l’alimentation, il « picore » un brin par-ci, une feuille par-là. Pour ingérer la nourriture, le cheval trie la végétation avec ses lèvres, puis l’arrache avec les incisives et la langue. La nourriture est ensuite mâchée entre les molaires, seulement d’un côté par bouchée mais en changeant régulièrement de côté pendant un repas.

Et le slow-feeding, alors ?

Vous l’aurez compris, le cheval est censé manger lentement. C’est à partir de ces observations que sont nés les slowfeeders. Mais avant de vous en parler plus en détail, j’aimerais faire le point sur cette question qui revient régulièrement:

Le cheval reste immobile lorsqu’il mange avec un slow feeder, est-ce néfaste ?

En réalité, que l’animal soit au box avec un tas de foin, au pré avec une botte déposée au sol ou devant un slow feeder, le résultat est identique : il mange sans se déplacer. Pour encourager le mouvement, une astuce simple consiste à éloigner le point d’eau, ce qui oblige le cheval à marcher et à faire des pauses. De plus, lorsqu’ils vivent en groupe, les chevaux alternent naturellement leur place autour de la nourriture, ce qui les incite à bouger davantage.

Les différents types de slowfeeders

Le terme « système de slowfeeding » ou « slowfeeder » (« ralentisseur d’ingestion » en bon français) s’utilise pour différents types de contenants pour fourrages. Ils ont tous pour objectif de ralentir l’ingestion alimentaire en recouvrant le fourrage de filets ou de grilles.

Les filets et sacs

Les filets et sacs à foin sont la variante la plus connue. Ils existent avec différentes tailles de mailles (de 3 à 7,5 cm de côté) et forme (rond, carré, en tunnel, etc.), en simple ou double maillage. Il existe même des filets spécialement résistants pour être utilisés si le foin est traité à la vapeur pour les chevaux asthmatiques. D’habitude, les filet et sacs sont suspendus en hauteur, mais il existe des modèles qui peuvent être posés directement au sol. Attention, ces derniers ne conviennent pas aux chevaux ferrés ni aux petits sabots qui peuvent se coincer entre les mailles.

Les coffres et bas à fourrage

Les coffres / bacs à fourrage sont des sortes de « mini-râteliers » avec une grille en métal ou en plastique qui descend dans le contenant au fur et à mesure que le cheval consomme le fourrage.

Les hay-toys

Les hay-toys sont des contenants souvent ronds et en plastique, avec des trous plus ou moins grands à travers lesquels le cheval va venir piocher la nourriture. Ils ne peuvent généralement contenir que peu de fourrage et sont donc plutôt adaptés pour la distribution de fourrage « occupationnel », mais pas pour les « vrais » repas.

Les distributeurs automatiques de fourrage

Encore peu répandus en France, les distributeurs automatiques peuvent être programmés pour distribuer une certaine quantité d’aliment en plusieurs repas.

N’oublions pas l’hygiène des slowfeeders !

Petit rappel côté hygiène : comme les mangeoires, abreuvoirs et autres râteliers, les systèmes de slowfeeding doivent être nettoyés régulièrement. Oui, même les grands filets pour les bottes rondes ! On évite ainsi le développement de toute une colonie de bactéries, champignons et autres joyeusetés.

Pourquoi utiliser un slowfeeder ?

On connaît bien aujourd’hui l’importance d’une alimentation riche en fibres, donc en fourrages, sur la santé physiologique et psychologique du cheval. Mais la plupart de nos chevaux ne peuvent pas manger du foin à volonté en libre accès, sous peine de se transformer en baudruche, avec tous les problèmes de santé qui y sont liés : surpoids, difficultés à l’effort, dérèglement hormonal, fourbure, etc.
Ou encore, on a un exemplaire de la team « gaspillage » qui adore étaler son foin de partout, s’y coucher et uriner dessus.
C’est dans tous ces cas-là que les systèmes de slowfeeding sont particulièrement intéressants :

  • en rendant l’ingestion plus difficile, ils prolongent le temps que le cheval va mettre pour manger un repas de fourrage
  • par même effet, ils contribuent à la gestion du poids corporel ; car en augmentant le temps qu’il passe à manger, il est possible de distribuer moins de fourrage sans que le cheval se retrouve avec des pauses alimentaires trop longues
  • en couvrant le fourrage d’un filet ou d’une grille, les « éparpilleurs » ont la tâche plus difficile ; bien sûr qu’il y aura toujours un peu de perte, mais celle-ci est très nettement réduite.

L’impact des slowfeeders sur la durée d’alimentation et sur la quantité d’aliment ingéré

Il est temps de nous tourner vers la science. Les slowfeeders influencent-ils réellement le temps que le cheval passe à manger ? Ou encore, modifient-ils la quantité de fourrage ingérée ? Répondons ensemble à ces questions. Dans un second temps, nous nous intéresserons aux effets des différentes méthodes de slowfeeding sur la santé du cheval.

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