Le shivering chez le cheval

On observe de plus en plus de chevaux présentant des signes de shivering. Mais attention : tous les tremblements ne se valent pas. Il est essentiel de distinguer le « vrai » shivering du « faux » shivering. Le vrai shivering est lié à une dégénérescence des cellules de Purkinje, des neurones situés dans le cortex du cervelet, une région clé du cerveau impliquée dans la coordination motrice. Cette dégénérescence pourrait avoir une origine génétique ou être favorisée par une carence en vitamine E, nutriment essentiel à la protection du système nerveux.

Le faux shivering, lui, désigne les chevaux qui présentent des tremblements d’un ou des postérieurs, sans atteinte des cellules de Purkinje. Ces symptômes cachent souvent une pathologie sous-jacente, comme de l’arthrose lombaire ou une inflammation du nerf sciatique.

En résumé, le cheval peut trembler pour des raisons très différentes. D’où l’importance d’un diagnostic précis avant de conclure à un shivering véritable.

La cause génétique du shivering

Bien que ce syndrome soit encore très mal compris, en 2023 les chercheurs ont observé des différences marquées dans l’expression des gènes entre les chevaux atteints de shivering et les chevaux sains. Ces différences apparaissent surtout dans la substance blanche du système nerveux, là où passent les axones, et non dans la zone contenant les corps cellulaires des neurones (les soma).

Dans cette zone de substance blanche, 455 gènes sur 1846 étaient exprimés différemment chez les chevaux Shivers (dont 350 en baisse et 105 en hausse). L’analyse a révélé une activation notable de la cascade du récepteur Toll-Like 4 (TLR4), un mécanisme bien connu de l’inflammation neuronale.

Les chercheurs ont également identifié 50 protéines dont l’expression variait (27 en baisse, 23 en hausse). Les protéines diminuées concernaient principalement les axones, notamment des éléments du cytosquelette, de la myéline et des intermédiaires filamenteux : autant de signes de dégénérescence nerveuse. À l’inverse, les protéines augmentées étaient liées à la matrice extracellulaire, à la signalisation cellulaire et au stress oxydatif, traduisant une tentative de réparation ou d’adaptation.

En résumé

Cette étude confirme que le syndrome de Shivers s’accompagne d’une dégénérescence axonale, c’est-à-dire d’une atteinte des prolongements nerveux plutôt que du corps des neurones. Ce phénomène correspond à la réponse particulière du système nerveux à une lésion, où les fibres nerveuses souffrent sans que les cellules principales du cervelet (les cellules de Purkinje) soient directement détruites.

Les chevaux atteints de shivering semblent avoir un niveau de stress oxydatif plus élevé que les chevaux sains. De ce fait, les complémenter en antioxydants (par exemple en vitamine E, vitamine C, MSM, ashwagandha, eleuthérocoque etc) pourrait probablement les aider.

Les signes cliniques du « vrai » shivering

⚠ Lorsqu’un cheval est atteint, il montrera TOUS les symptômes suivants :

Cheval atteint de shivering
  • Lorsque le cheval lèvera un postérieur, celui-ci partira vers l’extérieur (abduction)
  • Élévation rapide et élevée d’un ou des deux postérieurs
  • Une fois le postérieur levé, il tremblera
  • Lorsque le postérieur se lèvera, la queue se lèvera automatiquement
  • Le pas sera asymétrique avec une plus petite foulée qu’un cheval non atteint de shivering
  • À l’arrêt les chevaux atteints de shivering auront les membres postérieurs plus écartés qu’un cheval non atteint. Ils auront aussi tendance à se tenir campés.
  • Les chevaux montrent une hyperesthésie (sensibilité lorsque quelque chose touche la peau aux endroits où les nerfs passent, dans le cas du shivering, sur les membres postérieurs. Sensibilité lors du pansage par exemple).
  • Ils marcheront plus lentement
  • Lorsque vous demandez au cheval de reculer, il lèvera la tête et sera incapable de reculer droit (la colonne vertébrale ne sera plus dans l’axe).

Les facteurs aggravants des crises de shivering

Les crises de shivering chez le cheval augmenteront lorsque

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