
L’ostéopathie est une approche thérapeutique manuelle qui vise à détecter et corriger les déséquilibres du corps pour restaurer la mobilité et favoriser l’équilibre fonctionnel. Elle est utilisée autant chez l’humain que chez le cheval, pour améliorer le bien-être, prévenir certaines blessures et accompagner la récupération après un effort ou une pathologie. On distingue trois branches principales : l’ostéopathie structurelle (muscles, fascias, articulations), l’ostéopathie viscérale et l’ostéopathie crânienne. Ces deux dernières, parfois critiquées pour leur manque de validation scientifique, font l’objet d’un intérêt croissant en recherche humaine et vétérinaire. Si vous souhaitez en savoir plus sur les techniques ostéopathiques, leur fonctionnement (etc), vous pouvez visionner le replay complet du webinaire consacré à l’ostéopathie équine.
Ces dernières années, l’ostéopathie a fait l’objet de nombreuses critiques, en grande partie à cause de certaines dérives et pratiques non encadrées. Pourtant, un nombre croissant d’études scientifiques validées voit le jour, confirmant ses effets dans différents contextes. Chez l’homme comme chez le cheval, la recherche commence à démontrer que l’ostéopathie peut jouer un rôle réel dans la santé et la performance, loin des idées reçues et des fantasmes qui l’entourent. D’ailleurs, chez le cheval, une première étude publiée en 2014 démontrait déjà les bienfaits de l’ostéopathie équine. Mais avant de vous dévoiler les études, commençons par le commencement :
C’est quoi, au juste, une « dysfonction ostéopathique » ?
C’est un terme que les ostéopathes utilisent pour décrire un problème de mobilité ou de fonctionnement d’une articulation. Contrairement à une lésion (comme une fracture ou une déchirure), il n’y a pas de dommage visible, mais le corps « fonctionne moins bien ». Cela peut venir d’un muscle, d’une articulation ou des fascias, et cela peut avoir des conséquences sur la locomotion, la posture, voire le confort global du cheval. Beaucoup d’ostéopathes parlent aussi de « blocage ».
En clair : un cheval peut sembler « normal », sans boiterie, mais avoir de petites gênes qui réduisent son confort et ses performances. L’ostéopathie peut alors redonner de la mobilité et améliorer son bien-être. C’est ce que nous allons voir avec les études que je vous partage ci-dessous.
Ostéopathie structurelles et douleurs dorsales
Des vétérinaires chirurgiens orthopédiques ont étudié 51 chevaux qu’ils avaient référés à un ostéopathe après des échecs de traitement vétérinaire ou un manque de diagnostic. Tous ces chevaux présentaient des douleurs au dos et à l’encolure, avec une dysfonction de la mobilité de la colonne vertébrale, ainsi que des signes de boiterie intermittente. Les chevaux ont reçu entre 1 et 14 séances d’ostéopathie, espacées de 2 à 14 semaines. Alors que les traitements vétérinaires n’avaient donné aucun résultat, 90 % des chevaux ont pu reprendre le travail, soit au même niveau, soit à un niveau supérieur ou inférieur à celui qu’ils avaient avant la blessure. Seulement 30 % d’entre eux ont repris le travail à un niveau inférieur, mais ont néanmoins pu reprendre leur activité.
Il est donc essentiel de consulter régulièrement un ostéopathe pour détecter les premières dysfonctions avant qu’elles ne deviennent trop graves.
Ostéopathie cranio-sacrée
L’ostéopathie cranio-sacrée se base sur le principe du « mécanisme respiratoire primaire » (MRP), reliant le crâne et le sacrum via la dure-mère. Ce mécanisme pourrait se déséquilibrer suite à des blocages ostéo. En rétablissant sa mobilité, certains praticiens affirment pouvoir réduire les tensions de la dure-mère et ainsi améliorer des symptômes variés. Chez l’humain, des études rapportent des effets positifs sur les migraines, les troubles du sommeil, l’anxiété, la fibromyalgie ou encore certaines pathologies neurologiques.
Chez le cheval, les recherches commencent à confirmer ces observations. Une étude menée sur 62 chevaux a montré, grâce à la thermographie, que le traitement crânio-sacré pouvait modifier la circulation, réduire les tensions musculaires, l’inflammation et certaines restrictions vertébrales, même si l’effet sur la douleur directe (nociception) restait incertain.
Plus récemment, une étude a évalué l’efficacité de l’ostéopathie crânienne sur 32 pur-sang anglais. La moitié présentait des douleurs dorsales, évaluées par une grille de notation allant de « normal » à « sévère ». Les chevaux ont reçu un examen clinique complet, puis un traitement ostéopathique standardisé, d’une durée de 30 minutes, réalisé sans sédation par un ostéopathe diplômé. La sensibilité du dos a été mesurée par algométrie (pression appliquée à l’aide d’un capteur électronique) avant et après traitement.