Travail sur des cavalettis, considéré comme de l’obstacle ou non ?

Le travail sur des cavalettis constitue un excellent outil pour améliorer la condition physique, la coordination et la concentration du cheval. Ces petites barres, posées au sol ou légèrement surélevées, permettent de varier les exercices tout en sollicitant la musculature en douceur. Utilisées au pas, au trot ou au galop, elles encouragent le cheval à mieux engager ses postérieurs, à élever son dos et à développer sa proprioception. C’est aussi une manière ludique de renforcer le lien avec son cheval, de maintenir sa motivation et de prévenir l’ennui dans le travail. Que ce soit pour un cheval de sport, de loisir ou en rééducation, les cavalettis s’adaptent à tous les niveaux et apportent des bénéfices notables, à condition d’être utilisés de manière progressive et réfléchie.

Toutefois, le travail sur les cavalettis reste très physique pour le système musculosquelettique de votre cheval. Or, vous avez peut-être déjà entendu cette phrase :

« Non, j’ai pas sauté, j’ai fait de la gymnastique avec des cavalettis »

Mais qu’en pense votre cheval ? Cheval de grand prix ou de loisir, considèrent-ils les cavalettis comme de l’obstacle ? Nous leur avons demandé ! Enfin pas moi, mais une équipe de chercheurs. Non, pas en communication animale mais grâce à une étude que je vous partage ci-dessous. Après avoir lu l’article vous modifierez peut-être même votre planning de travail.

Voici l’étude

Les chercheurs ont observé le comportement de 18 chevaux de loisir et de 16 chevaux de sport lors d’un test. Les chevaux étaient attirés d’un côté grâce à de la nourriture. Pour y arriver, ils avaient deux options :

1. Passer un obstacle.

2. Faire un détour sans obstacle.

Chaque cheval a passé le test huit fois. Toutes les deux tentatives, les chercheurs augmentaient la hauteur de l’obstacle, jusqu’à atteindre un maximum de 50 cm.

Les chevaux préfèrent-ils passer un cavaletti ou passer à côté ?

Ils ont observé que dès que l’obstacle devenait plus haut, que les chevaux soient de sport ou de loisir, préféraient faire le détour.

À 20 cm, 85 % des chevaux ont franchi l’obstacle, généralement au pas ou en le franchissant d’un trot allongé. En revanche, lorsque l’obstacle atteignait 50 cm, seulement 44 % des chevaux ont choisi de le sauter. Ce pourcentage était équitablement réparti entre chevaux de sport et chevaux de loisir. Autrement dit, même un cheval habitué à sauter 1,20 m ne considère pas nécessairement qu’un obstacle de 50 cm est « petit ».

Quand ils en ont le choix, les chevaux préfèrent donc une route plus longue mais sans obstacle.

Ma réflexion

Là où j’aimerais en venir, c’est sur notre façon d’entraîner nos chevaux. Bien sûr, ce n’est que ma réflexion, si vous avez d’autres avis, n’hésitez pas à me les partager dans l’Équithèque.

La réflexion Rehactiv'Equine : le travail sur des cavalettis

Combien de cavaliers ne considèrent pas un travail sur des cavalettis comme de l’obstacle ?

Et pourtant, peut-être que dans la tête de votre cheval, c’est pareil.

Je ne nie pas le fait que certains chevaux peuvent « aimer » l’obstacle, car c’est stimulant pour eux. Toutefois, je pense que cette étude doit nous faire réfléchir sur notre façon de les travailler. N’oubliez pas que varier le travail permet de réduire le risque de blessures. Je vous en dis plus juste ici.

Maintenant à vous de vous adapter 🙂

Étude

Górecka-Bruzda, A., Jastrzębska, E., Muszyńska, A., Jędrzejewska, E., Jaworski, Z., Jezierski, T., & Murphy, J. (2013). To jump or not to jump? Strategies employed by leisure and sport horses.