Les mélanomes – des traitements pour bientôt ?

La hantise des propriétaires de chevaux gris : les mélanomes… Ces tumeurs souvent sans danger

ne sont pas pour autant bénignes. En effet, le fait qu’elles ne cessent de grossir, qu’elles peuvent réapparaître une fois enlevées et qu’elles peuvent créer des métastases les classes dans les tumeurs malignes. Bien que souvent risque sur la santé imminente, elles ne sont pas moins gênantes pour le cheval. Elles apparaissent souvent en premier sous la queue et passent souvent inaperçues. Certains mélanomes, mal placés, peuvent vraiment gêner le cheval quand ils grossissent. Elles peuvent gêner le transite, créer des œdèmes, coliques ou encore problèmes respiratoires, gêner le mouvement de certains tissus ou encore engendrer de l’ataxie.

Bien que la population équine âgée de 15 ans et plus soit la plus concernée par les mélanomes avec 80% de chevaux atteints (d’après Fadyean, 1993), des cas de mélanomes ont été reportés dès l’âge de 6 ans.

Peut-on prévenir les mélanomes ?

Les mélanomes étant liés à la mutation de certaines cellules, il n’y a pas de moyen de prévention à ce jour. MAIS des chercheurs essayent en vain de trouver l’origine génétique des mélanomes. Comme ils touchent principalement les chevaux gris et encore plus ceux ayant deux copies du gène responsable des pigments noirs, ils espèrent réussir à mettre le doigt dessus afin de pouvoir limiter la reproduction de ces chevaux et peut-être réussir à éradiquer le gène responsable des mélanomes.

Des traitements alors ?

Là, j’ai plutôt une bonne nouvelle à vous annoncer, voire même deux ou trois !

Certains vétérinaires préconisent d’enlever les mélanomes chirurgicalement. Cela est possible dans certains cas mais pas toujours. Par exemple si les mélanomes sont proches des glandes parotides, l’opération peut se révéler extrêmement compliquée et dangereuse. De plus, ce que nous voyons à l’extérieur ne reflète pas l’étendue du mélanome en interne qui peut parfois être entremêlé avec d’autres tissus et organes. L’opération n’est donc souvent pas recommandée, d’autant plus que bien souvent, le mélanome réapparaît un peu plus tard.

Maintenant venons-en aux bonnes nouvelles.

Plusieurs traitements sont (ou étaient) en phase de test chez le cheval.

Le premier est une injection de ImmuneFX (du laboratoire Morphongenis- Floride). Cette injection directement dans les mélanomes permettrait d’alerter le système immunitaire en cas de cellules cancéreuses. Le système immunitaire réagirait et détruirait les cellules cancéreuses sans abîmer les autres cellules du corps. Ce produit a été testé depuis 2014 et montrait de belles prouesses médicales, si bien qu’il est maintenant testé sur les humains. Le hic dans tout ça, c’est que depuis 2014, il n’y a plus de nouvelles de l’ImmuneFX sur les chevaux…

Il y aurait également un deuxième traitement qui consisterait à injecter un sérum en trois fois (soit dans le corps soit dans le mélanome directement). Testés sur 27 chevaux, les mélanomes ont diminué significativement au bout de 120 jours. Le jour de l’injection, les chevaux présentaient une température corporelle un peu plus élevée que la normale.

Le deuxième traitement serait un traitement à utiliser en externe directement sur les mélanomes. Il s’agirait de mettre de l’acide bétulinique sur les mélanomes, ce qui empêcherait la prolifération des cellules cancéreuses. À noter que ce traitement n’a pour le moment été étudié qu’en laboratoire (in vitro) et pas encore sur des chevaux (in vivo). Il faudra donc patienter encore un peu avant d’avoir des traitements sur le marché mais au moins, on sait que les chercheurs et labos sont sur le coup !

Études et photos :

Fadyean : EQUINE MELANOMATOSIS.

JS Moore et al, 2012 Melanoma in horses : Current perspectives : ICI

KER, 2014 Melanoma Incidence Lower in Quarter Horses

Weber et al, 2020 Betulinic acid shows anticancer activity against equine melanoma cells and permeates isolated equine skin in vitro : ICI